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La santé mentale : une urgence nationale, une responsabilité partagée

  • Photo du rédacteur: InBtw_Coach
    InBtw_Coach
  • 18 nov.
  • 4 min de lecture

La santé mentale au travail : un constat alarmant


En 2025, la santé mentale a été déclarée Grande cause nationale. Ce choix reflète une prise de conscience d’un mal profond : la détresse psychologique touche désormais toutes les sphères, et le monde professionnel en est un terrain majeur.

Selon le baromètre 2025 de l’état de santé psychologique des salariés français (OpinionWay – Empreinte Humaine), 45 % des salariés se déclarent en détresse psychologique, dont 13 % en détresse élevée. Par ailleurs, un salarié sur quatre estime être en mauvaise santé mentale (CFE-CGC, mars 2025), et pour 70 % d’entre eux, cette situation est directement liée à leur travail.

Les causes sont bien connues : surcharge de travail, perte de sens, absence de reconnaissance, manque d’autonomie ou encore management autoritaire.


Les conséquences, elles, sont mesurables : +25 % de maladies psychiques reconnues d’origine professionnelle en un an, et 12 000 accidents du travail désormais liés aux risques psychosociaux (RPS) (Ministère du Travail, 2025). En France, 22% des arrêts maladies de longue durées seraient d'origine psychologique.



Les mesures annoncées par le gouvernement

Pour répondre à cette crise silencieuse, le gouvernement a inscrit la santé mentale comme priorité nationale en 2025 avec un plan d’action reposant sur quatre grands axes :

  1. Sensibiliser et dé-stigmatiser grâce à une campagne nationale sur les troubles psychiques.

  2. Renforcer la prévention dans les entreprises, notamment via la formation des managers et la mobilisation de la médecine du travail.

  3. Faciliter l’accès à un accompagnement psychologique, en développant les plateformes d’écoute et les cellules d’urgence (celles que j'ai trouvées assez facilement : SOS Burnout France ; Centre du Burn out ; Burn out Pro)

  4. Créer des synergies entre professionnels de santé mentale : psychiatres, psychologues, et acteurs de terrain (coachs, thérapeutes, associations).


Ces initiatives constituent une base importante, mais elles interrogent : seront-elles suffisantes pour transformer en profondeur la culture du travail ?


La responsabilité des entreprises

Si les pouvoirs publics agissent, la responsabilité des entreprises reste centrale. Les études montrent un décalage préoccupant : seulement un salarié sur trois juge que son entreprise prend la santé mentale au sérieux.

Trop souvent, les actions ne se déclenchent qu’en cas de crise aiguë — burn-out, rupture professionnelle, conflit ou arrêt prolongé. Pourtant, prévenir coûte toujours moins que réparer.


Instaurer une culture de prévention durable suppose de :

  • repérer les signaux faibles (fatigue, irritabilité, isolement) ;

  • former les managers à la gestion du stress et de la charge émotionnelle ;

  • favoriser une communication ouverte et la reconnaissance du travail bien fait ;

  • offrir un accès concret à des dispositifs d’accompagnement (coachs, psychologues, thérapeutes).


Les entreprises qui intègrent cette approche voient non seulement une baisse de l’absentéisme, mais aussi une hausse de l’engagement et de la qualité relationnelle au sein des équipes.


Vers une approche complémentaire : du soin à la reconstruction


La santé mentale repose aujourd’hui sur une complémentarité de métiers.

  • Le psychiatre diagnostique et soigne les troubles graves, il médicamente au besoin (anxiolytique, somnifère, anti-dépresseur...).

  • Le psychologue accompagne la compréhension et le travail intérieur, remonte au passé, sort du cadre du travail.

  • Le coach professionnel ou hypnothérapeute aide à remettre en mouvement, à reconstruire, à retrouver le sens, la confiance en soi et le pouvoir d’agir.


Ces approches se répondent, se complète plus qu’elles ne s’opposent. Elles forment une chaîne, un socle de soutien globale : du soin médical à la reconstruction personnelle et professionnelle.

Dans ce contexte, les coachs spécialisés en reconstruction jouent un rôle clé : ils accompagnent les transitions, les retours à l’emploi, les reconversions, et aident les personnes à se ré-approprier leur trajectoire après une épreuve.


De la prévention à la réparation


Souvent oubliée par les entreprises, mais pourtant indispensable, la phase de reconstruction après un burn-out est essentielle. Car la réussite du retour au travail après cette "étape" est délicat. Parfois, c'est un moment de remise en question fort, une réinvention de soi : réajuster ses valeurs, son poste, sa façon de travailler.

Bien être accompagner dans ce moment est primordial et peut faire toute la différence, passer d'un sentiment d'échec à une nouvelle réussite personnelle.


L’accompagnement peut se déployer sur deux temporalités :

  • En prévention, en travaillant sur les mécanismes du stress, de la surcharge ou du déséquilibre.

  • En réparation, lorsque la rupture a eu lieu — burn-out, maladie, dépression, perte d’emploi ou de sens.


En prévention

Les entreprises peuvent agir en amont grâce au financement et / ou en offrant du temps rémunéré pour :

  • des ateliers sur la gestion du stress et la régulation émotionnelle ;

  • des espaces de parole confidentiels ;

  • un accès à des espaces de bien être au travail : sport, massage, conciergerie ...

  • un coaching individuel ciblé sur la redéfinition du sens et des priorités.


En réparation

Lorsqu’un salarié revient d’un arrêt ou d’un épisode de rupture, l’enjeu est la reconstruction durable :

  • retrouver la confiance et l’estime de soi ;

  • identifier les schémas de surinvestissement ;

  • redéfinir ses limites professionnelles et l'accompagner (avec des formations, un mentoring, par un recrutement) et son équilibre personnel ;

  • réintégrer le travail sans retomber dans l’épuisement (un coaching permet de donner des clés en ce sens et à poster des baromètre d'alerte chez le coaché).


Le coaching de reconstruction s’inscrit précisément dans cette phase : un espace neutre, bienveillant, orienté vers la reprise de pouvoir sur sa vie, travail inclus.


Vers une nouvelle culture du travail


La santé mentale au travail ne doit plus être envisagée comme une charge, mais comme un levier stratégique de performance et d’humanité. La Grande cause nationale 2025 ouvre un nouveau paradigme : celui d’une société où la santé psychologique devient une responsabilité partagée — de l’État, des entreprises et de chaque acteur de l’accompagnement.


Changer les pratiques managériales, ouvrir des espaces d’écoute et reconnaître la valeur du bien-être émotionnel au travail ne sont plus des choix : ce sont des nécessités.



La rupture avant la chute
La rupture avant la chute

Sources

  • Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités — « La santé mentale, grande cause nationale 2025 » (2025)

  • Baromètre OpinionWay – Empreinte Humaine, « État psychologique des salariés français 2025 »

  • CFE-CGC, « Un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale » (mars 2025)

  • IFOP x GHU Paris x moka.care, « Grande enquête santé mentale au travail » (mars 2025)

  • Liaisons Sociales, « Le niveau de détresse psychologique des salariés toujours aussi élevé » (avril 2025)

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